Les menaces de cybersécurité les plus dangereuses en 2024

La cybersécurité est un domaine en constante évolution, où de nouvelles menaces apparaissent chaque jour, mettant en péril la sécurité des entreprises, des gouvernements et des particuliers. En 2024, les cyberattaques deviennent de plus en plus sophistiquées, ciblant à la fois des infrastructures critiques et des utilisateurs non méfiants. Pour se protéger, il est essentiel de connaître les principales menaces auxquelles nous sommes confrontés cette année et de comprendre comment les anticiper.

Cet article passe en revue les menaces de cybersécurité les plus dangereuses de 2024, expliquant leur fonctionnement et les meilleures pratiques pour les contrer.

1. Les ransomwares : Une menace toujours croissante

Les ransomwares sont sans doute l'une des cybermenaces les plus connues, mais leur dangerosité ne cesse d'augmenter. Ce type d'attaque consiste à chiffrer les données d'une victime, puis à exiger une rançon en échange de la clé de déchiffrement. En 2024, les ransomwares ne visent plus seulement les grandes entreprises. De plus en plus de PME, d’hôpitaux et d’organismes publics en sont la cible.

En février 2024, une municipalité en Europe a été paralysée pendant une semaine après que son réseau informatique ait été verrouillé par un ransomware. Les services municipaux, y compris les services de santé, ont été gravement perturbés, entraînant des pertes financières et des risques pour la population.

Les ransomwares d’aujourd’hui sont plus destructeurs et sophistiqués. Ils s’adaptent aux systèmes de sauvegarde, se propageant rapidement au sein des réseaux, et parfois même détruisent les sauvegardes pour rendre la récupération des données impossible.

Comment se protéger ?

  • Sauvegardes régulières et déconnectées : Il est essentiel de sauvegarder régulièrement les données et de conserver ces sauvegardes hors ligne pour éviter que le ransomware n’y accède.
  • Sensibilisation des utilisateurs : Les ransomwares se propagent souvent par des e-mails d'hameçonnage (phishing), ce qui rend la formation à la détection des e-mails suspects essentielle.
  • Segmenter le réseau : Limiter la propagation d'un ransomware en segmentant les réseaux et en minimisant les permissions d'accès.

2. L’hameçonnage (phishing) de plus en plus sophistiqué

L’hameçonnage reste l’une des attaques les plus courantes en cybersécurité. En 2024, les campagnes de phishing deviennent de plus en plus personnalisées, ciblant des individus avec des informations détaillées récupérées sur les réseaux sociaux ou des bases de données compromises. Ces attaques utilisent des e-mails ou des SMS semblant provenir de sources légitimes, telles que des banques, des services publics ou même des collègues de travail.

Le spear-phishing, une forme plus ciblée de l'hameçonnage, est particulièrement dangereux car il utilise des informations spécifiques sur la victime pour rendre l'attaque plus crédible. Une simple erreur peut entraîner une fuite de données sensibles ou le déploiement d'un malware.

En janvier 2024, une entreprise de cybersécurité a révélé que des hackers avaient réussi à infiltrer le réseau d'une grande organisation via un e-mail de spear-phishing envoyé à un haut dirigeant. L'e-mail semblait provenir de son directeur des finances et portait sur un transfert de fonds urgent.

Comment se protéger ?

  • Authentification multi-facteurs (MFA) : En ajoutant une deuxième couche de vérification, comme un code envoyé par SMS, on réduit considérablement les risques d’accès non autorisé, même si les identifiants sont volés.
  • Filtres anti-phishing : Utiliser des solutions de filtrage d'e-mails capables de détecter et bloquer les messages d'hameçonnage avant qu'ils n’atteignent les utilisateurs.
  • Formation des employés : Sensibiliser les employés aux signes d'hameçonnage et les encourager à toujours vérifier les demandes inhabituelles.

3. Les attaques sur la chaîne d'approvisionnement (supply chain)

Les attaques sur la chaîne d’approvisionnement sont l’une des tendances les plus inquiétantes en 2024. Plutôt que d’attaquer directement une grande entreprise, les cybercriminels ciblent ses fournisseurs ou partenaires qui peuvent avoir des mesures de sécurité plus faibles. Une fois infiltrés, ils peuvent insérer du code malveillant dans les logiciels ou services utilisés par l'entreprise cible.

L'une des attaques les plus emblématiques a été l'attaque SolarWinds de 2020. En 2024, des attaques similaires continuent de se produire, avec des cybercriminels infiltrant les systèmes de gestion de services informatiques pour compromettre de grandes organisations. Cette approche indirecte a le potentiel de causer des dommages importants avant même que la cible ne se rende compte de l'attaque.

Comment se protéger ?

  • Évaluation régulière des fournisseurs : Collaborer uniquement avec des partenaires qui respectent des normes de sécurité strictes et auditer régulièrement leurs pratiques de cybersécurité.
  • Surveillance continue : Mettre en place des systèmes de surveillance pour détecter toute activité inhabituelle dans les logiciels ou les systèmes critiques.
  • Zero Trust : Adopter une approche "Zero Trust" où aucun accès n'est accordé par défaut et chaque connexion est vérifiée.

4. Le vol d’identifiants et les attaques par force brute

Le vol d’identifiants via des bases de données compromises ou des attaques par force brute est une menace majeure pour les individus comme pour les organisations. En 2024, les cybercriminels exploitent des bases de données d’identifiants volés, souvent disponibles sur le Dark Web, pour accéder à des comptes sensibles.

Les attaques par force brute consistent à tester une multitude de combinaisons de mots de passe jusqu’à en trouver un qui fonctionne. Cette méthode peut être automatisée, rendant les attaques rapides et difficiles à détecter.

En 2024, un acteur malveillant a utilisé des identifiants volés pour accéder aux comptes cloud d’une entreprise et a volé des téraoctets de données confidentielles, qu’il a ensuite revendues sur le Dark Web.

Comment se protéger ?

  • Mots de passe complexes et uniques : Utiliser des mots de passe longs et aléatoires pour chaque service, idéalement gérés par un gestionnaire de mots de passe.
  • Authentification multi-facteurs (MFA) : Comme pour l’hameçonnage, l’authentification multi-facteurs est un excellent moyen de réduire le risque d’accès non autorisé.
  • Limiter les tentatives de connexion : Configurer les systèmes pour bloquer les tentatives répétées de connexion après un certain nombre d’échecs, rendant les attaques par force brute moins efficaces.

5. Les malwares sans fichier (fileless malware)

Les malwares traditionnels reposaient souvent sur des fichiers qui devaient être téléchargés et exécutés sur un système. En 2024, les malwares sans fichier deviennent de plus en plus courants. Ces types de malwares n’écrivent aucun fichier sur le disque, ce qui les rend beaucoup plus difficiles à détecter par les antivirus traditionnels. Au lieu de cela, ils résident directement dans la mémoire (RAM) ou exploitent des processus légitimes déjà présents sur l’ordinateur.

Un malware sans fichier détecté en début d’année 2024 exploitait une vulnérabilité dans PowerShell pour s’exécuter directement en mémoire et voler des informations sensibles sans laisser de traces sur le disque dur.

Comment se protéger ?

  • Surveillance de la mémoire : Utiliser des outils capables de détecter les comportements anormaux en mémoire, comme des exécutions inhabituelles dans PowerShell.
  • Réduire les privilèges : Restreindre l'accès aux outils comme PowerShell ou autres langages de script, et ne les rendre accessibles qu'aux utilisateurs qui en ont réellement besoin.
  • Mise à jour régulière des logiciels : Les malwares sans fichier exploitent souvent des failles dans les logiciels. Il est donc essentiel de maintenir à jour tous les systèmes.

6. L'intelligence artificielle et les attaques automatisées

En 2024, les cybercriminels utilisent de plus en plus l'intelligence artificielle (IA) pour automatiser leurs attaques. Grâce à l’IA, ils peuvent créer des attaques de phishing plus sophistiquées, identifier les failles dans les réseaux plus rapidement, ou encore générer des malwares capables de s'adapter dynamiquement aux environnements de sécurité.

Les bots alimentés par l'IA sont également utilisés pour exécuter des attaques DDoS à grande échelle, analysant en temps réel les défenses d'une cible pour ajuster l'intensité et la méthode d'attaque.

Comment se protéger ?

  • Déployer l’IA pour la défense : Utiliser l’intelligence artificielle pour surveiller les systèmes et détecter les anomalies, notamment pour repérer les attaques qui évoluent rapidement.
  • Mise en place de l'apprentissage automatique : Les systèmes basés sur l'apprentissage automatique peuvent détecter des comportements suspects ou déviants, même ceux qui n'ont jamais été vus auparavant. Cela permet de contrer des attaques utilisant elles-mêmes l'intelligence artificielle.
  • Réagir en temps réel : L'intelligence artificielle peut automatiser la réponse aux attaques en bloquant immédiatement les accès suspects, en isolant les systèmes compromis et en activant les plans de secours.

7. Les attaques de l'internet des objets (IoT)

Avec l'essor de l'Internet des objets (IoT), de plus en plus d'appareils connectés deviennent des cibles pour les cybercriminels. En 2024, la multiplication des objets connectés dans les maisons et les entreprises – des caméras de sécurité aux thermostats, en passant par les voitures connectées – représente une immense surface d'attaque.

Ces appareils, souvent moins sécurisés que les ordinateurs traditionnels, deviennent des portes d’entrée pour les cybercriminels cherchant à infiltrer des réseaux entiers. Une fois compromis, un appareil IoT peut être utilisé pour lancer des attaques, telles que des attaques par déni de service distribué (DDoS), ou encore pour collecter des données sensibles.

En mars 2024, une attaque massive a ciblé un réseau de caméras connectées dans une grande entreprise. Les pirates ont pu désactiver les caméras, ce qui a temporairement paralysé les systèmes de sécurité, leur permettant ainsi de voler des données sans être détectés.

Comment se protéger ?

  • Changer les mots de passe par défaut : L’une des failles les plus courantes dans les appareils IoT est l’utilisation de mots de passe par défaut. Il est impératif de les changer dès l’installation.
  • Segmentation du réseau : Isoler les appareils IoT sur un réseau distinct, afin que même s’ils sont compromis, les attaquants n’aient pas accès à d’autres parties du réseau.
  • Mise à jour régulière : De nombreux appareils IoT reçoivent des mises à jour de sécurité. Il est crucial de les appliquer pour protéger les appareils contre les nouvelles vulnérabilités.

8. Les deepfakes : Manipulation de l'information et de la confiance

Les deepfakes, des vidéos ou enregistrements audio générés par l'IA qui imitent des personnalités réelles, deviennent une arme redoutable en cybersécurité. En 2024, ces technologies sont utilisées non seulement pour la désinformation, mais aussi pour tromper des individus ou des entreprises.

Les cybercriminels peuvent créer des deepfakes de dirigeants d'entreprise demandant des transferts de fonds urgents ou des modifications de contrats, trompant ainsi les employés et partenaires commerciaux. Ces attaques sont particulièrement redoutables car elles exploitent la confiance que les victimes ont dans les communications vidéo et audio.

En 2024, un directeur financier d'une entreprise internationale a été dupé par un deepfake de son PDG, lui ordonnant de virer plusieurs millions d'euros à un compte à l'étranger. Ce type d'attaque, connu sous le nom de "fraude au président", utilise des deepfakes pour rendre la demande plus convaincante.

Comment se protéger ?

  • Vérifications multiples : En cas de demandes inhabituelles, il est essentiel de vérifier les informations par d'autres canaux, tels qu'un appel téléphonique ou une réunion en personne.
  • Utilisation de la technologie de détection : Des outils commencent à être développés pour détecter les deepfakes en analysant les images et sons pour des anomalies, mais ils ne sont pas encore totalement fiables.
  • Sensibilisation : Former les employés et les dirigeants sur cette nouvelle menace est essentiel pour qu’ils puissent repérer des comportements ou des demandes suspects.

9. Les attaques sur les infrastructures critiques

Les infrastructures critiques, telles que les centrales électriques, les systèmes de gestion de l'eau, et les réseaux de transport, sont des cibles privilégiées pour les cyberattaques en 2024. Ces systèmes, souvent vieillissants et mal protégés, représentent un risque élevé si jamais ils sont compromis.

Les cybercriminels, qu'il s'agisse de groupes sponsorisés par des États ou d'attaquants indépendants, ciblent ces infrastructures pour perturber des sociétés entières. En 2024, des attaques contre des infrastructures critiques sont devenues de plus en plus courantes, avec des conséquences potentiellement dévastatrices, allant de coupures d'électricité massives à la pollution de systèmes d'eau potable.

En avril 2024, une attaque contre un réseau électrique d'une grande ville a causé une coupure de courant généralisée pendant plusieurs jours. L'incident a perturbé les hôpitaux, les transports et les communications, entraînant un chaos généralisé.

Comment se protéger ?

  • Renforcer la sécurité des systèmes SCADA : Les systèmes de contrôle industriel doivent être modernisés et protégés par des couches de sécurité supplémentaires pour prévenir les intrusions.
  • Collaboration entre les secteurs public et privé : Les gouvernements et les entreprises privées doivent travailler ensemble pour améliorer la sécurité des infrastructures critiques, partager les informations sur les menaces et développer des plans de réponse communs.
  • Simulations de cyberattaques : Il est essentiel de tester régulièrement la résistance des infrastructures à des cyberattaques grâce à des exercices et des simulations, afin de préparer les réponses adéquates.

Conclusion

En 2024, la cybersécurité reste un défi majeur dans un monde de plus en plus connecté. Les menaces évoluent rapidement, et les cybercriminels deviennent plus ingénieux, utilisant des technologies avancées comme l’intelligence artificielle et les deepfakes pour lancer des attaques dévastatrices. Que vous soyez une petite entreprise, une grande organisation ou un utilisateur individuel, il est essentiel d’être proactif dans la défense contre ces menaces.

Pour se protéger efficacement, la sensibilisation est la première ligne de défense. Comprendre les menaces, se former aux bonnes pratiques de cybersécurité, et mettre en place des outils de protection modernes sont des actions indispensables pour se prémunir contre les cyberattaques de 2024. Plus que jamais, la cybersécurité doit être une priorité pour garantir la protection des données et des infrastructures essentielles.